Marche à l'ombre

Marche à l'ombre
(Paroles : Renaud Séchan)

Quand l'baba-cool cradoque
Est sorti d'son bus Volkswagen
Qu'il avait garé comme une loque
Devant mon rade
J'ai dit à Bob qu'était au flipp:
Viens voir le mariole qui s'ramène
Vise la dégaine
Quelle rigolade !
Patchouli-Patogas
Le Guide du Routard dans la poche
Aré-Krishna à mort
Ch'veux au henné, oreille percée
Tu vas voir qu'à tous les coups
Y va nous taper cent balles
Pour s'barrer à Katmandou
Ou au Népal

Avant qu'il ait pu dire un mot
J'ai chopé l'mec par le paletot
Et j'ui ai dit: Toi, tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à foutre dans mon monde
Arrache-toi d'là, t'es pas d'ma bande
Casse-toi, tu pues, et marche à l'ombre !

Une p'tite bourgeoise bêcheuse
Maquillée comme un carré d'as
A débarqué dans mon gastos
Un peu plus tard
J'ai dit à Bob qu'était au flipp:
Reluque la tronche à la pouffiasse
Vise la culasse
Et les nibards !
Collants léopard
Homologués chez S.P.A.
Monoï et Shalimar
Futal en skaï comme Travolta
Qu'est-c'qu'elle vient nous frimer la tête ?
Non, mais elle s'croit au Palace !
J'peux pas saquer les starlettes
Ni les blondasses

Avant qu'elle ait bu son cognac
Je l'ai chopée par le colback
Et j'ui ai dit: Toi, tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à foutre dans mon monde
Arrache-toi d'là, t'es pas d'ma bande
Casse-toi, tu pues, et marche à l'ombre !

Un p'tit rocky barjo
Le genre qui s'est gouré d'trottoir
Est v'nu jouer les Marlon Brando
Dans mon saloon
J'ai dit à Bob qu'avait fait tilt:
Arrête, j'ai peur, c't'un blouson noir !
J'veux pas d'histoires
Avec ce clown
Derrière ses pauvres Ray-Ban
J'vois pas ses yeux et ça m'énerve
Si ça s'trouve y m'regarde
Faut qu'il arrête, sinon j'le crève !
Non mais, qu'est-c'que c'est qu'ce mec
Qui vient user mon comptoir ?
L'a qu'à r'tourner chez les Grecs
Se faire voir !

Avant qu'il ait bu son Viandox
J'l'ai chopé contre l'juke-box
Et j'ui ai dit: Toi, tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à foutre dans mon monde
Arrache-toi d'là, t'es pas d'ma bande
Casse-toi, tu pues, et marche à l'ombre !

Pi j'me suis fait un punk
Qu'avait pas oublié d'êtr' moche
Pi un intellectuel en loden
Genre Nouvel Obs'
Quand Bob a massacré l'flipper
On n'avait plus une tune en poche
J'ai réfléchi
Et j'me suis dit:
C'est vrai que j'suis épais
Comme un sandwich-S.N.C.F.
Et que d'main j'peux tomber
Sur un balèze qui m'casse la tête
Si ce mec-là me fait la peau
Et que j'crève la gueule sur l'comptoir
Si la Mort me paye l'apéro
D'un air vicelard

Avant qu'elle m'emmène voir là-haut
Si y'a du monde dans les bistrots
J'ui dirai: Toi, tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à foutre dans mon monde
Arrache-toi d'là, t'es pas d'ma bande
Casse-toi, tu pues, et marche à l'ombre !

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Les aventures de Gérard Lambert
(Paroles : Renaud Séchan)
  
Quatorze Avril 77 
Dans la banlieue où qu'y fait nuit 
La petite route est déserte 
Gérard Lambert rentre chez lui 
Dans le lointain les mobylettes 
poussent des cris... 
Ca y'est j'ai planté le décor 
Créé l' climat de ma chanson 
Ca sent la peur ça pue la mort 
j'aime bien c't'ambiance pas vous ? ah bon... 
Voici l'histoire proprement dite 
voici l'intrigue de ma chanson 
Gérard Lambert roule très vite 
Le vent s'engouffre dans son blouson 
Dans le lointain les bourgeois dorment 
comme des cons ... 
Lorsque soudain survient le drame 
Juste à la sortie d'un virage 
Y'a plus d'essence dans la bécane 
Gérard Lambert est fou de rage! 
  
T'aurais pas dû Gérard Lambert 
Aller ce soir là à Rungis 
T'aurais dû rester chez ta mère 
Comme un bon fils 
  
Il met sa mob sur la béquille 
s'assied par terre et réfléchit : 
Dans cette banlieue de bidonvilles 
Y'a pas un pompe ouverte la nuit! 
Dans le lointain y'a une sirène 
qui s'évanouit... 
Qu'est ce que j' vais faire bordel de dieu ? 
J' vais quand même pas rentrer à pied! 
Plus y s'angoisse moins ça va mieux 
Quand soudain lui vint une idée: 
J' vais siphonner un litre ou deux 
Dans l' réservoir de cette bagnole 
Et pis après j'y crève les pneus 
Comme ça gratuitement par plaisir 
Faut bien que j' me défoule un peu 
J' suis énervé... 
Une fois son forfait accompli 
Gérard Lambert va repartir 
La mobylette veut rien savoir 
C'est le bon Dieu qui l'a puni! 
  
T'aurais pas dû Gérard Lambert 
Aller ce soir là à Rungis 
T'aurais dû rester chez ta mère 
Comme un bon fils 
  
Alors pendant une demi heure 
Dans son moteur il tripatouille 
Il est crevé il est en sueur 
Il a du cambouis jusqu'aux coudes 
Dans le lointain le jour se lève 
Comme d'habitude ... 
A c'moment là un mec arrive 
Un p'tit loubard aux cheveux blonds 
Et qui lui dit comme dans les livres: 
" S'te plaît dessine moi un mouton 
Une femme à poil ou un calibre 
Un cran d'arrêt une mobylette 
Tout c'que tu veux mon pote t'es libre 
Mais dessine moi quequ'chose de chouette ! " 
Dans le lointain y's'passe plus rien 
Du moins il me semble... 
  
Alors d'un coup d' clé à molette 
Bien placé entre les deux yeux 
Gérard Lambert éclate la tête 
Du Petit Prince de mes deux! 
Faut pas gonfler Gérard Lambert 
Quand y répare sa mobylette 
C'est la morale de ma chanson 
Moi j'la trouve chouette 
Pas vous ? ah bon...

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Dans mon HLM
(Paroles : Renaud Séchan)
  
Au rez-d'-chaussée, dans mon HLM 
Y'a une espèce de barbouze 
Qui surveille les entrées, 
Qui tire sur tout c' qui bouge, 
Surtout si c'est bronzé, 
Passe ses nuits dans les caves 
Avec son Beretta, 
Traque les mômes qui chouravent 
Le pinard aux bourgeois. 
Y s' recrée l'Indochine 
Dans sa p'tite vie d' peigne cul. 
Sa femme sort pas d' la cuisine, 
Sinon y cogne dessus. 
Il est tellement givré 
Que même dans la Légion 
Z'ont fini par le j'ter, 
C'est vous dire s'il est con ! 
  
Putain c' qu'il est blême, mon HLM ! 
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! 
  
Au premier, dans mon HLM, 
Y'a l' jeune cadre dynamique, 
Costard en alpaga, 
C'ui qu'a payé vingt briques 
Son deux pièces plus loggia. 
Il en a chié vingt ans 
Pour en arriver là, 
Maintenant il est content 
Mais y parle de s' casser. 
Toute façon, y peut pas, 
Y lui reste à payer 
Le lave vaisselle, la télé, 
Et la sciure pour ses chats, 
Parc' que naturellement 
C' bon contribuable centriste, 
Il aime pas les enfants, 
C'est vous dire s'il est triste ! 
  
Putain c' qu'il est blême, mon HLM ! 
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! 
  
Au deuxième, dans mon HLM, 
Y'a une bande d'allumés 
Qui vivent à six ou huit 
Dans soixante mètres carrés, 
Y'a tout l' temps d' la musique. 
Des anciens d' soixante-huit, 
Y'en a un qu'est chômeur 
Y'en a un qu'est instit', 
Y'en a une, c'est ma soeur. 
Y vivent comme ça, relax 
Y'a des mat'lats par terre, 
Les voisins sont furax; 
Y font un boucan d'enfer, 
Y payent jamais leur loyer, 
Quand les huissiers déboulent 
Y écrivent à Libé, 
C'est vous dire s'ils sont cools ! 
  
Putain, c' qu'il est blême, mon HLM ! 
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! 
  
Au troisième, dans mon HLM; 
Y'a l'espèce de connasse, 
Celle qui bosse dans la pub', 
L'hiver à Avoriaz, 
Le mois d' juillet au Club. 
Comme toutes les décolorées, 
Elle a sa Mini-Cooper, 
Elle allume tout l' quartier 
Quand elle sort son cocker. 
Aux manifs de gonzesses, 
Elle est au premier rang, 
Mais elle veut pas d'enfants 
Parc' que ça fait vieillir, 
Ca ramollit les fesses 
Et pi ça fout des rides, 
Elle l'a lu dans l'Express, 
C'est vous dire si elle lit ! 
  
Putain c' qu'il est blême, mon HLM ! 
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! 
  
Au quatrième, dans mon HLM, 
Y'a celui qu' les voisins 
Appellent " le communiste ", 
Même qu'ça lui plaît pas bien, 
Y dit qu'il est trotskiste ! 
J'ai jamais bien pigé 
La différence profonde, 
Y pourrait m'expliquer 
Mais ça prendrait des plombes. 
Depuis sa pétition, 
Y'a trois ans pour l' Chili, 
Tout l'immeuble le soupçonne 
A chaque nouveau graffiti, 
N'empêche que " Mort aux cons " 
Dans la cage d'escalier, 
C'est moi qui l'ai marqué, 
C'est vous dire si j'ai raison ! 
  
Putain c' qu'il est blême, mon HLM ! 
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! 
  
Pi y'a aussi, dans mon HLM, 
Un nouveau romantique, 
Un ancien combattant, 
Un loubard, et un flic 
Qui s' balade en survêtement 
Y fait chaque jour son jogging 
Avec son berger all'mand, 
De la cave au parking, 
C'est vachement enrichissant. 
Quand j'en ai marre d' ces braves gens 
J' fais un saut au huitième 
Pour construire un moment 
'vec ma copine Germaine, 
Un monde rempli d'enfants. 
Et quand l' jour se lève 
On s' quitte en y croyant, 
C'est vous dire si on rêve ! 
  
Putain c' qu'il est blême, mon HLM ! 
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !

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La Teigne
(Paroles : Renaud Séchan)
  
L'était bâti comme un moineau
Qu'aurait été malade.
A la bouche, derrière son mégot,
y' avait des gros mots en cascades.
L'était pas bien gros c't'asticot,
mais c'était une vraie boule de haine,
On lui filait plein d'noms d'oiseaux.
Même ceux qui l'connaissaient qu'à peine
L'appelaient la teigne.
 
Il avait pas connu ses vieux,
Il était d'l'Assistance,
Ce genre d'école, pour rendre joyeux,
C'est pas exactement Byzance.
D'ailleurs on lisait dans ses yeux
Qu' pour qu'y soit bien fallait qu'on l'craigne,
Si tu rentrais pas dans son jeu,
Putain ! C'que tu r'cevais comme beignes,
C'était une teigne.
 
Avec les gonzesse, les mich'tons,
L'était encore plus vache :
J'te pique tes sous, j'te fous des gnons,
Tu tombes amoureuse et j'm'arrache.
Pour sa p'tite gueule, ses poings d'béton,
Plus d'une se serait jetée à la Seine,
Elles lui parlaient d'amour, d'passion,
Y répondait par des châtaignes,
C'était une teigne.
 
L'avait pas fêté ses vingt berges
Quand, une nuit de novembre,
On l'a r'trouvé raide comme un cierge,
Pendu au beau milieu d'sa chambre.
Si y'a un bon Dieu, une Sainte Vierge,
Faut qu'ils l'accueillent à leur enseigne,
Parc'qu'avant d'passer sur l'autr' berge
Y m'avait dit personne ne m'aime,
J' suis qu'une pauv' teigne.
 
Mais moi qui l'ai connu un peu,
Quand parfois j'y repense,
putain ! C'qu'il était malheureux,
Putain ! C'qu'y cachait comme souffrance
Sous la pâle blondeur de sa frange,
Dans ses yeux tristes, dans sa dégaine.
Mais j'suis sûr qu'au ciel c'est un ange,
Et quand j'pense à lui mon coeur saigne.
Adieu la teigne...

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Où c'est qu'j'ai mis mon flingue
(Paroles : Renaud Séchan)

J'veux qu'mes chansons soient des caresses 
Ou bien des poings dans la gueule 
A qui ce soit que je m'agresse 
J'veux vous remuer dans vos fauteuils 
Alors écoutez-moi un peu 
Les pousse-mégots et les nez-d'boeux 
Les ringards les folkeux les journaleux

D'puis qu'y a mon nom dans vos journaux 
Qu'on voit ma tronche à la télé 
Où j'vends ma soupe empoisonnée 
Vous m'avez un peu trop gonflé 
J'suis pas chanteur pour mes copains 
Et j'peux être teigneux comme un chien

J'déclare pas avec Aragon 
Qu'le poète a toujours raison 
La femme est l'avenir des cons 
Et l'homme n'est l'avenir de rien 
Moi mon av'nir est sur le zinc 
D'un bistrot des plus cradingues 
Mais bordel où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

J'vais pas m'laisser emboucaner 
Par les fachos par les gauchos 
Tous ces pauvres mecs endoctrinés 
Qui foutent ma révolte au tombeau 
Tout ceux qui m'traitent de démago 
Dans leur torchon qu'j'lirai jamais 
"Renaud c'est mort il est récupéré"

Tous ces p'tits bourgeois incurables 
Qui parlent pas qu'écrivent pas qui bavent 
Qui vivront vieux leur vie d'minable 
Ont tous dans la bouche un cadavre 
T't'façon j'chante pas pour ces blaireaux 
Et j'ai pas dit mon dernier mot

C'est sûr'ment pas un disque d'or 
Ou un Olympia pour moi tout seul 
Qui me feront virer de bord 
Qui me feront fermer ma gueule 
Tant qu'y aura d'la haine de mes s'ringues 
Je n'chant'rai que pour les dingues 
Mais bordel où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

Y'a pas qu'les mômes dans la rue 
Qui m'collent au cul pour une photo 
y'a même des flics qui me saluent 
Qui veulent que j'signe dans leurs calots 
Moi j'crache dedans et j'crie bien haut 
Que l'bleu marine me fait gerber 
J'aime pas l'travail la justice et l'armée

C'est pas d'main qu'on m'verra marcher 
Avec les connards qui vont aux urnes 
Choisir c'lui qui les f'ra crever 
Moi ces jours-là j'reste dans ma turne 
Rien à foutre de la lutte de crasse 
Tous les systèmes sont dégueulasses

J'peux pas encaisser les drapeaux 
Quoiqu'le noir soit le plus beau 
La Marseillaise même en reggae 
Ca m'a toujours fait dégueuler 
Les marches militaires ça m'déglingue 
Et votre république moi j'la tringle 
Mais bordel où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

D'puis qu'on m'a tiré mon canif 
Un soir au métro Saint-Michel 
J'mets plus mes pieds dans une manif' 
Sans un nunchak' ou un cocktaïl 
A Longwy comme à Saint-Lazarre 
Plus de slogans face aux flicards 
Mais des fusils des pavés des grenades

Gueuler contre la répression 
En défilant Bastille-Nation 
Quand mes frangins crèvent en prison 
Ca donne une bonne conscience aux cons 
Au nez-d'boeux aux pousse-mégots 
Qui foutent ma révolte au tombeau

Si un jour j'me r'trouve la gueule par terre 
Sûr qu'ce s'ra d'la faute à Baader 
Si j'crève le nez dans le ruisseau 
Sûr qu'ce s'ra d'la faute à Bonnot 
Pour l'instant ma gueule est sur le zinc 
D'un bistrot des plus cradingues 
Mais faites gaffe j'ai mis la main sur mon flingue

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It is not because you are
(Paroles : Renaud Séchan) 
  
When I have rencontred you, 
You was a jeune fille au pair, 
And I put a spell on you, 
And you roule a pelle to me. 
  
Together we go partout 
On my mob il was super 
It was friday on my mind, 
It was story d'amour. 
  
It is not because you are, 
I love you because I do 
C'est pas parc' que you are me qu'I am you. 
  
You was really beautiful 
In the middle of the foule. 
Don't let me misunderstood, 
Don't let me sinon I boude. 
  
My loving, my marshmallow, 
You are belle and I are beau 
You give me all what You have 
I say thank you, you are bien brave. 
  
It is not because you are, 
I love you because I do 
C'est pas parc'que you are me qu'I am you. 
  
I wanted marry with you, 
And make love very beaucoup, 
To have a max of children, 
Just like Stone and Charden. 
  
But one day that must arrive, 
Together we disputed. 
For a stupid story of fric, 
We decide to divorced. 
  
It is not because you are, 
I love you because I do 
C'est pas parc' que you are me qu'I am you. 
  
You chialed comme une madeleine, 
Not me, I have my dignité. 
You tell me : you are a sale mec ! 
I tell you : poil to the bec ! 
  
That's comme ça that you thank me 
To have learning you english ? 
Eh ! That's not you qui m'a appris, 
My grand father was rosbeef ! 
  
It is not because you are, 
I love you because I do 
C'est pas parc' que you are me qu'I am you.

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Baston !
(Paroles : Renaud Séchan) 
  
Les poings serrés au fond des poches de son blouson, 
Angelo flippe à mort, il est encore plombé, 
Il accuse le bon Dieu de la fatalité, 
Mais, au fond d' sa caboche, y s'fait pas d'illusions : 
A force de cartonner, dans tous les azimuts, 
Des gonzesses qu'ont le coeur planté en haut des cuisses, 
La rouquine du pressing, des minettes ou des putes, 
Sûr qu'il a pas fini d' s'en choper des choses tristes. 
Y rêvait d'une gonzesse qu'aurait été qu'à lui, 
Belle comme un tatouage mais quand même intelligente, 
Qu'il aurait pu aimer un peu comme un ami, 
'l'a une envie d'crever qui lui r'monte du bas-ventre. 
  
Alors ce soir, à la foire, 
Avec deux trois lascars, 
Il ira au baston, 
Comme le prolo va au charbon, 
Il ira au baston, au baston, 
Fil'ra des coups, prendra des gnons, 
C'est p't'être con, mais tout est con ! 
  
Les poings serrés au fond des poches de son blouson, 
Angelo flippe à mort, il est encore viré, 
C'est l' quatrième boulot depuis l'début d'l'année, 
T't'façon y s'rait barré, mais où il est marron, 
C'est qu'y s'était promis, avant d' décaniller, 
De s' faire le coffre fort dans l' bureau du premier, 
Et la peau du p'tit chef qu'a jamais pu l'saquer 
Pass' qu'y rangeait sa mob' devant le box du patron. 
Y rêvait d'un travail où faudrait pas pointer 
Où tu pourrais aller que quand t'en a envie, 
Que tu f'rais par plaisir, pas pour gagner du blé, 
Y paraît qu'ça existe dans la philosophie. 
  
Alors ce soir, à la foire, 
Avec deux trois lascars, 
Il ira au baston, 
Comme le prolo va au charbon, 
Il ira au baston, au baston, 
Fil'ra des coups, prendra des gnons, 
C'est p't'être con, mais tout est con ! 
  
Les poings serrés au fond des poches de son blouson, 
Angelo flippe à mort en découvrant l'chantier 
Dans la turne glacée en haut du pavillon 
Où ses parents s'engueulent à longueur de journée. 
Y trouve plus sous son pieu sa colec' de Play-Boy, 
Sa mère a bazardé sa rouleuse et son herbe, 
Son connard de p'tit frère est v'nu jouer aux cow-boy 
Dans sa piaule, c'est l'boxon et ça lui fout la gerbe ! 
Y rêvait d'une famille qu'y faudrait pas subir, 
Des parents qui s'raient pas des flics ou des curés, 
Pour pas d'venir comme eux y voudrait pas vieillir, 
Et pour jamais vieillir y sait qu'y doit crever ! 
  
Alors ce soir au baloche, 
Avec son manche de pioche, 
Il ira au baston, au baston, 
Comme le prolo va au charbon, 
Il ira au baston, au baston, 
Fil'ra des coups, prendra des gnons, 
C'est p't'être con, mais tout est con.

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Mimi l'ennuie
(Paroles : Renaud Séchan)

Y'a des jours elle est belle 
Y'a des jours elle est moche 
Ca dépend du rimmel 
Qu'elle se fout sur la tronche 
Mais y'a rien qui l'accroche 
Faut la s'couer pour qu'elle bronche 
Elle veut pas travailler 
Elle a un peu raison 

T't'façon elle sait rien faire 
Et même si elle savait 
L'aime pas les ouvriers 
Elle aime pas les patrons 
Elle s'intéresse à rien 
Elle croit pas à la chance 
Elle croit pas au destin 
Du reste elle s'en balance 

Elle aime rien 
Même pas les copains 
Pis elle dit qu'elle est lasse 
De traîner sa carcasse 
Dans c'pauv' monde tout gris 
Dans cette pauv' vie sans vie 
Elle s'ennuie 
Mimi

Quand elle était plus p'tite 
Elle voulait faire actrice 
Ramasser plein d'pognon 
Vivre jeune mourir vite 
Mais les figurations 
Dans les feuill'tons télé 
Ca cach'tonne à dix sacs

Et pis dans la coulisses 
Y'a des jours où tu craques 
Tu tombes sur des givrés 
Qui veulent te faire tourner 
Du côté du hamac 
Alors elle aime plus ça 
L'a plus la vocation 
Même sa peau elle l'aime pas 
Elle a plus d'ambition 

Elle aime rien 
Même pas les copains 
Pis elle dit qu'elle est lasse 
De traîner sa carcasse 
Dans c'pauv' monde tout gris 
Dans cette pauv' vie sans vie 
Elle s'ennuie 
Mimi 

Elle est maquée avec 
Une espèce de p'tit mec 
Qui bosse dans la musique 
Qui va p'têtre faire un disque 
Qu'à déjà fait une maquette 
Même qu'elle lui dit qu'c'est beau 
Qu'on dirait du Lou Reed 
Qu'ça r'ssemble à du Rimbaud 

Elle en croit pas un mot 
Mais faut bien dire que'qu'chose 
Si elle veut pas prendre un bide 
Quand parfois y z'en causent 
Mais en fait elle s'en fout 
De c'mec qu'est v'nu un jour 
Lui proposer la botte 
Qu'a jamais mis les bouts 

Elle aime rien 
Même pas les copains 
Pis elle dit qu'elle est lasse 
De traîner sa carcasse 
Dans c'pauv' monde tout gris 
Dans cette pauv' vie sans vie 
Elle s'ennuie 
Mimi 

Elle voulait une maison 
Avec des baldaquins 
Pis une machine à coudre 
Des fleurs et des coussins 
Pis p'têtre même un lardon 
Maint'nant elle veut plus rien 
Parc'qu'y faut jouer des coudes 
Même pour trois fifrelins

Elle dit que tout l'emmerde 
Que les gens sont méchants 
Qu'elle a plus rien à perdre 
Qu'elle est toute vide dedans 
Qu'elle voudrait bien le soir 
Sans déranger son monde 
Crever toute seule dans l'ombre 
Pour sortir du brouillard

Elle aime rien 
Même pas les copains 
Pis elle dit qu'elle est lasse 
De traîner sa carcasse 
Dans c'pauv' monde tout gris 
Dans cette pauv' vie sans vie 
Elle s'ennuie 
Mimi

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L'auto-stoppeuse
(Paroles : Renaud Séchan)
  
Elle s'emmerdait Place Saint-Michel, avec des cons, 
elle descendait place de l'Horloge, en Avignon, 
s'emmerder avec des vieux chnoques, 
de vingt-cinq berges 
qui r'viennent des Indes ou du Maroc 
et qui s'gobergent, 
assis sur des sacs de couchage 
plutôt cradoques. 
Sous leurs pavés, c'est p't'être la plage, 
mais elle est moche ! 
  
Elle était un p'tit peu campeuse, 
un p'tit peu auto-stoppeuse, 
j'l'aurais préférée vicieuse, voire allumeuse ! 
  
J'l'ai prise en stop à la porte de Vanves, un soir de juin, 
l'est montée dans ma Ford Mustang, avec son chien, 
un dobermann complètement barge 
qu'avait très faim, 
qu'a mis des poils et pi d'la bave 
plein mes coussins. 
Elle a r'tiré ses charentaises, 
bonjour l'odeur, 
pour roupiller super à l'aise 
pendant trois heures ! 
  
Elle était un p'tit peu campeuse, 
un p'tit peu auto-stoppeuse, 
j'l'aurais préférée vicieuse, voire allumeuse ! 
  
En s'reveillant l'avait la frite, 
elle m'a parlé 
d'un pote à elle qu'est journaliste 
à V.S.D, 
qu'écrit parfois dans Rock and Folk, 
sous un faux nom, 
pi qui s'rait pédé comme un phoque, 
mais loin d'être con. 
J'lui ai dit : boucle-là, tu m'emmerdes 
avec tes salades, 
pi tu m'enfumes avec ton herbe 
ça m'rend malade ! 
  
Elle était un p'tit peu campeuse, 
un p'tit peu auto-stoppeuse, 
j'l'aurais préférée vicieuse, voire allumeuse ! 
  
On s'est arrêté pour bouffer 
après Moulins, 
et Jacques Borel nous a chanté 
son p'tit refrain : 
le plat pourri qui est le sien, 
j'y ai pas touché, 
tiens, c'est pas dur, même le clébard 
a tout gerbé ! 
Ma stoppeuse s'est rempli l'tiroir 
sans rien moufter, 
elle était raide, comme par hasard, 
j'ai tout casqué ! 
  
Elle était un p'tit peu campeuse, 
un p'tit peu auto-stoppeuse, 
j'l'aurais préférée vicieuse, voire allumeuse ! 
  
Quand j'lui ai proposé la botte, 
sans trop y croire, 
elle m'a dit : cause toujours, mon pote, 
t'est qu'un ringard ! 
Alors, pour détendre l'atmosphère, 
très glauque, très punk, 
j'mets une cassette de Starshooter 
dans mon Blaupunkt. 
  
Ell' m'dit : j'préfère le rock'n-roll, 
c'est plus l'éclate. 
Je l'ai gerbé de ma bagnole 
à grands coups d'lattes. 
  
Elle était un p'tit peu campeuse, 
un p'tit peu auto-stoppeuse, 
j'l'aurais préférée vicieuse, voire allumeuse ! 
  
Elle s'est r'trouvé sur l'macadam 
'vec ses gamelles, 
son sac à dos, son dobermann, 
bien fait pour elle, 
terminé pour moi les campeuses, 
j'ai eu ma dose, 
me parlez plus d'auto-stoppeuse 
ça m'rend morose ! 
J'veux plus personne dans ma bagnole, 
j'suis mieux tout seul, 
j'conduis d'une main, d'l'autre j'picole 
j'me fends la gueule ! 
  
Elle était un p'tit peu campeuse, 
un p'tit peu auto-stoppeuse, 
j'l'aurais préférée vicieuse, voire allumeuse !

         - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Pourquoi d'abord ?
(Paroles : Renaud Séchan)

-Dis-moi Renaud d'abord pourquoi 
T'as un blouson noir 
Dis-moi d'abord est-ce que c'est vrai 
Que t'es un loubard 

- Un blouson noir moi j'trouve ça beau 
Et puis ça m'tient chaud 
Et puis j'vais t'dire un truc mon gars 
Ca fait peur aux bourgeois 

- Mais pourquoi est-c'que les bourgeois 
Y faut leur faire peur ? 
Si y seraient vraiment dangereux 
C'est nous qu'auraient peur d'eux 

- C'est leur connerie qu'est redoutable 
Et pis n'oublie jamais 
Qu'y sont les complices du pouvoir 
Des flics et des curés 

- Mais pourquoi est-c'que les curés 
D'abord tu leur en veux ? 
C'est quand même un peu grâce à eux 
Qu'on a un Bon Dieu 

- Eh ton Bon Dieu il est mort 
Avec Jésus sur la croix 
Ils l'ont crucifié avec trois punaises 
Et pis y s'est barré 

- Vraiment tu respectes rien 
On s'demande c'que t'aimes 
A part ta gonzesse et tes copains 
Que j'sais même pas si t'en as 

- J'aime la vie et les coquillettes 
La musette et la bière 
Pis fumer une bonne vieille goldo 
En écoutant chanter Bruant 

- Oah l'autre eh d'abord tes gauloises 
Elles ont une drôle d'odeur 
Que ce s'rait d'l'eucalyptus 
Que ça m'étonnerait pas 

- Eh maint'nant tu vas m'lâcher 
Ou j'te renvoie à tes vieux 
Sans même demander la rançon 
Tu commences à m'gonfler 

- D'abord ta chanson elle mar'chr'a jamais 
Puisque elle rime même pas 
Et pis y'a même pas d'refrain 
C'est pas populaire eh banane 

- C'est vrai qu'elle est un peu bâclée 
C'est parc'que sur mon dixe 
Des chansons j'en avais qu'neuf 
Y m'en fallait dix
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